2020, une année exceptionnelle en Occitanie : la baisse des consommations d'énergie a entraîné une baisse des émissions polluantes ?
A l’occasion de l’actualisation des données sur les polluants émis dans l’air pour l’année 2020, Atmo Occitanie revient sur l’impact de la crise sanitaire sur la qualité de l’air. Cette année « sous contrainte » a entrainé une réduction importante des activités humaines et des consommations d’énergies. Quelles sont les évolutions en terme d’émissions de polluants atmosphérique ? Y-a-t-il une corrélation avec les concentrations de polluants retrouvées dans l’air ?
Avertissement : les données utilisées dans ce document portent la référence : « ATMO_IRS_V6_2008_2020».
Les consommations d’énergie marquent le pas en 2020…
En Occitanie, la consommation d’énergie baisse de 9% entre 2019 et 2020. Cette baisse de la consommation énergétique est directement liée aux mesures mises en place pour répondre à la crise sanitaire de la Covid-19 : confinements, couvre-feux, arrêt ou ralentissement de certaines activités économiques, télétravail intense...
La diminution est particulièrement marquée pour les produits pétroliers avec -14 % et, dans une moindre mesure, pour le gaz avec -7 %.
… Conséquence directe, les émissions de polluants atmosphériques diminuent
La baisse de la consommation des dérivés du pétrole entraîne une baisse inédite des émissions de gaz à effet de serre totaux et une baisse importante des oxydes d’azote émis avec respectivement -10% et -16% entre 2019 et 2020, tous types d’activités confondues. Les concentrations de dioxyde d’azote, un composé de la famille des oxydes d’azote, suivent logiquement la même tendance avec une baisse moyenne de 20 % en Occitanie par rapport aux années d’avant-crise (2017-2018-2019).
Les émissions de particules en suspension (PM10) et de particules fines (PM2.5) sont également en baisse par rapport aux années précédant la crise sanitaire avec respectivement -9 % et -10 %.
Cette baisse des émissions ne se répercute pas directement sur les concentrations mesurées. Outre les activités humaines, notamment le chauffage au bois, l'éclairage... des phénomènes naturels (érosion des sols, transport de sable saharien...) jouent en effet un rôle important sur les niveaux de particules.
Le trafic routier : secteur le plus impacté pendant la crise sanitaire
En Occitanie, les kilomètres parcourus baissent de 18 % en 2020 par rapport à 2019, correspondant à 12 milliards de kilomètres non parcourus. Entre 2019 et 2020 c’est ainsi l’équivalent de toute la circulation routière d’un département comme l’Hérault qui a été retirée des émissions régionales.
Les oxydes d'azote et les gaz à effet de serre totaux, issus principalement de la combustion de carburants pétroliers par le trafic routier, voient leurs émissions reculer respectivement de -22 % et - 17 %.
Directement lié aux émissions locales d’oxydes d’azote, les concentrations de dioxyde d’azote mesurées à proximité du trafic routier en 2020 sont en net repli par rapport aux années précédant la crise (2017-2018-2019) avec une baisse de 4 % à 26 % selon le territoire.
Ces baisses inédites des émissions de polluants atmosphériques nous rapprochent des objectifs fixés par les plans nationaux
En 2020, les émissions d'oxydes d'azote en Occitanie ont atteint l'objectif de réduction fixé par le Plan National de Réduction des Emissions de Polluants Atmosphériques (PRÉPA) et l'ont même dépassé de plus de 13 %. La crise sanitaire et les restrictions de déplacements ont eu un fort impact sur les émissions observées en 2020 et, si la tendance se confirme pour les prochaines années, les objectifs 2025 et 2030 pourraient être respectés.
Entre 1990 et 2020, les émissions de gaz à effet de serre (hors biomasse) en Occitanie sont en baisse de 19 %, cela reste insuffisant pour s’inscrire dans la trajectoire qui permettrait d’envisager un respect des objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbonne (SNBC) en 2050. Il ne s’agit toutefois pas d’une baisse continue et la singularité de l’année 2020 est évidente. Alors qu’entre 1990 et 2019 la baisse des émissions est estimée à 9 %, entre 2019 et 2020 la diminution s’élève à 10 %.
Pour se rapprocher de l’objectif de réduction fixé par la SNBC pour 2050, il convient de mettre en œuvre des actions fortes permettant de limiter la circulation des véhicules thermiques.
Quelles sont les évolutions en terme d’émissions de polluants atmosphérique ? Y-a-t-il une corrélation avec les concentrations de polluants retrouvées dans l’air ? Consultez la lettre de l'air.
